new blog, who dis?

« et si je rouvrais un blog comme dans les années 2000 ? » 

cette réflexion inopinée refait surface à intervalles réguliers dans un coin de ma tête depuis très exactement treize ans. 

j'ai fermé mon blog en 2008, l'année où je me suis inscrite sur feu-twitter. et si je me suis contentée pendant longtemps des posts en 140 caractères façon stream of consciousness, j'ai toujours préféré les longs formats, et l'envie d'écrire ailleurs que sur une plateforme de micro-blogging ne m'a jamais vraiment quittée.

mais faute de temps et aussi, soyons honnêtes, parce qu'il était sans doute plus simple de céder à la gratification instantanée d'un post sur les réseaux sociaux, je n'ai jamais poussé le truc plus loin. jusqu'à maintenant, donc.

we're not in kansas anymore

alors revenir ok, mais pour écrire quoi au juste ? dans les archives 2001-2008 de mon blog, on trouve de vieux souvenirs de fac, des playlists de rock indé et du tabac à rouler à ne plus savoir quoi en faire. à l'époque, fièrement hébergée sur le sous-domaine d'un copain de blog, je racontais pêle-mêles les manifs contre le CPE, mes histoires de coeur foireuses, mes premières expériences du monde du travail, et quelques choix de vie que je qualifierais, avec le recul de l'âge, d'énormes sauts dans le vide. en d'autres mots : les débuts chaotiques d'une vie d'adulte pas bien réfléchie.

contre toute attente, ce que j'ai lu ne m'a ni horrifiée, ni donné envie de balancer mon disque dur externe au fond d'une borne de recyclage d'appareils électroniques. je me suis même trouvée plutôt pertinente dans l'analyse des ma vie sentimentale (les mecs à qui j'accorde de l'énergie sont globalement tous ultra cons), mais aussi drôle (mon côté bon public, sans doute), et relativement habile dans ma façon de manier les mots (si on ne tient pas compte des phrases tellement cryptiques que je suis moi-même infoutue de comprendre ce à quoi je pouvais bien faire référence).

seulement voilà, il s'est écoulé une vie et demie depuis tout ça, et je ne sais pas trop si je réussirais à écrire avec la même liberté que dans « l'internet d'avant ». mais si, vous savez, l'internet des années 2000 – AOL illimité, ICQ, les top friends MySpace, les devoticons, Kochonland (!) – l'internet où on pouvait, entre autre, écrire son blog pépouze sous pseudo, sans que sa famille et ses collègues de boulot débarquent dans nos mentions ou pire, que notre nemesis s'entête à nous hate-follow pour satisfaire sa curiosité malsaine.  

je me suis aussi posé la question de et comment publier, et en regardant les options disponibles, j'ai vite réalisé que je n'avais pas envie de rejoindre une ennième plateforme conçue pour encourager n'importe qui à monétiser tout ce qui émane de son clavier. alors, à contrepied des endroits où internet me donne un peu envie de crever, j'ai décidé de revenir à quelque chose de simple, hébergé en propre, sans call-to-action tous les deux paragraphes ni sens imposé de communauté. je laisse aux autres la course à la popularité. 

east of what?

east of maybe, c'est la reprise de ce qui m'a tant manqué toutes ces années. un petit chez moi, perdu dans l'océan des interwebs, où je compte partager des posts en petit comité – sans rythme de publication imposé, sans système d'abonnement, ni likes dopés par l'algorithme.

si vous êtes arrivé•e jusqu'ici, c'est sans doute qu'on se connaît de l'époque des blogs, qu'on se côtoie principalement en ligne, ou que je vous fais suffisamment confiance pour que rien de ce que je raconte ici ne puisse être retenu contre moi. 

alors svp, soyez chouettes, ne filez pas l'url à ma mère.